L'envol d'un cygne blanc. Les Chatouilles, de Andréa Bescond et Eric Métayer

Petite fille perdue dans le noir, je t’appelle mais tu es seule depuis bien trop longtemps pour entendre.
Fille d'aujourd’hui devenue adulte, tu hurles, te révulses et te balances, mais cela, toujours au rythme de la danse.
Toutefois, à l’abri des regards, tu trembles aussi.
Il faut dire qu’adulte, tu l’es devenue bien trop vite, à l’aube même de ta première dizaine. Noyée sous les chatouilles, tes rires d’enfant ont fait naufrage.
Ta rage, si légitime, est cathartique, c’est ta force de vie. Celle qui guide tes pas quotidiens, comme tes pas de danse, tantôt aériens, tantôt profondément ancrés dans le sol.
Odette, comme le cygne blanc. Pourtant, le blanc si pur de tes plumes a été taché, souillé, blessé. Comment peut-on oser s’en prendre à la pureté ? Comment peut-on...
Tes cris étaient d’abord enfouis, silencieux. Tu hurlais au fond d’une piscine tandis qu’à sa surface, tu dansais, toujours.
Puis ces cris, cette douleur, ont émergé, ont convergé vers ceux que tu aimais, que tu aimes. Ton autodestruction a laissé place à la colère, à la rage, et enfin, à la vie.
Au procès, tes bras se sont élevés, tes mots ont jailli, ont percé le silence. Le silence de ton innocence.
Le pardon tu attendais, au silence, trop souvent tu t’es heurtée.
Ma chère Odette, ma main si je pouvais je te tendrais. Mais moi, si impuissante, je ne t’offre que mes larmes, ma douleur et mes petits mots.
Ma danse à moi tu vois, c’est le cinéma. Et c’est ainsi qu’au cours de deux séances aussi éprouvantes que nécessaires, j’ai pu danser à tes côtés, pour ma plus grande fierté.




Les Chatouilles,
d'Andréa Bescond et Eric Métayer.
Sortie le 14 novembre 2018.




Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Grammaire sublime d’un corps androïde et métallique

A l’autre bout du tunnel

Grave, de Julia Ducournau. Maestria, renouvellement et personnalité