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Affichage des articles du janvier, 2019

Couple tentaculaire, exorcisme lapidaire, Possession, d’Andrzej Zulawski

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Les cris me transpercent, les sourires me glacent, les pleurs me déchirent. Il est des films qui nous renvoient plus que d’autre à notre « vulgaire » place de spectateur. Possession est de ceux-là. Possession nous livre son ballet exorciste, où le temps d’une respiration n’est même pas permis, où la violence des mouvements engendre la violence des phrases qui font mal, où la souffrance exècre la place de la beauté et de la légèreté, et nous, nous sommes là, assis sur notre fauteuil, de l’autre côté de la pellicule. Peut-être au fond que la seule chose que nous partageons avec elle, c’est cette absence de souffle qui caractérise les œuvres qui frappent, marquent, et impactent. L’histoire d’une séparation Avant tout, Zulawski narre le destin d’un couple en (grave) crise, l’histoire d’un homme et d’une femme au bord de la rupture. Il serait difficile de ne pas commencer par noter la couleur qui enveloppe la totalité du film. Ce bleu froid, morose qui renvoie à la fois

Errance mélancolique, voyage au pays des merveilles Caraxiennes.

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Mes mains s’approchent du clavier, puis s’arrêtent en plein mouvement. Suis-je prête à écrire sur mon maître spirituel ? Ai-je le droit de dire que j’ai l’impression d’être née pour découvrir son cinéma ? Par ailleurs, suis-je prête à partager avec d’anonymes ou moins anonymes lecteurs des œuvres que j’aimerais être la seule à avoir vues ? Mes mains commencent à tapoter, hésitantes, seulement guidées par l’amour et l’envie de rendre un hommage, aussi minime soit-il, à un artisan de la mélancolie. Les personnages Caraxiens sont noyés dans la mélancolie éternelle des êtres qui ont trop de larmes, ils prononcent les maux des âmes avec une douceur déchirante et un humour bouleversant. Ce sont des êtres aussi fragiles que solides, aussi blêmes que rieurs, aussi amoureux que tristes. Ils sont perdus, coupés du monde, coupés de la foule grouillante, froide et impersonnelle. Les personnages Caraxiens sont faits pour se rencontrer, s’aimer, jusque dans les plus grandes tragédies