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Affichage des articles du mars, 2019

Alice s’est perdue au Pays des Merveilles. The Neon Demon, de Nicolas Winding Refn.

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  Il était une fois une jeune fille . Une enfant à la beauté d’émeraude. Un visage de porcelaine. Une peau semblant continuellement vêtue de soie. Un visage candide aux expressions et au regard innocents, ingénus. Elle s’appelait Jesse, étymologiquement, le « don ». Elle s’exilait en « ville lumière », là où l’on dit ne jamais dormir, à l’image des monstres qui la hantent. Jesse y rencontra une reine, une reine en son domaine. Cette prêtresse rousse lui offrit deux choses : le rêve et la reconnaissance. La jeune fille s’en para comme de ses plus beaux atours, comme de ses plus beaux joyaux. Elle les porta le menton relevé, le regard plus assuré. Puis, vint le jour où elle rencontra, au détour d’une scène sombre et de formes triangulaires, son reflet, sa propre beauté. Alice devint Narcisse, embras(s)ant son doppelgänger d’un feu nouveau. L’incendie se répandit, la fumée alertant, à la fois les comtes à la recherche de princesses, et les loups à la recherche de chair fra

A l’autre bout du tunnel

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« J’ai rêvé d’un tunnel rouge qui se cassait en deux. » Jeanne Moreau chantait le « Tourbillon de la Vie », Noé hurle que « le temps détruit tout ». Les faits s’enlacent et se fracassent dans une continuité discontinue. On court vers des événements dont on est pourtant parfois amené à deviner la violence. Mais que faire d’autre ? La vie est un cycle qui exclut la marche arrière. Alors sur son autoroute, on tente d’allumer les phares de l’amour, de les faire briller dans la nuit crasseuse et effrayante. On s’enlace, on se touche du bout des doigts, comme si l’après n’existait pas. Comme si la passion réprimerait son penchant pour la violence.  La crasse et la laideur m’ont sauté à la gorge, ont entravé mon souffle, caressé mes entrailles. Puis j’ai vu le jour, l’amour, les corps et les espoirs. La lumière au bout du tunnel. La pellicule était coupée en deux, maintenu par un liant sordide, cataclysmique, apocalyptique. Un moment interminable dans une vie définie. Des coul

Une missive verte. Ma Vie Avec John F.Donovan, de Xavier Dolan.

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Cher Xavier Dolan, Tu viens de me sauver la vie, littéralement. Tu en as insufflé pendant plus de deux heures là où il n'y en avait plus chez moi. Ma Vie Avec John F.Donovan ne m'a pas emportée, il m'a portée. Il a fait de mes larmes, l'onguent pour mes douleurs.  Tes fulgurances lyriques sont venues se nicher dans ma poitrine, se blottir tout contre l'organe vital, et m'ont tellement irriguée que j'ai cru, souvent, frôler l'implosion de mon être. J'étais (je suis ?) cet enfant hurlant de joie devant sa télévision, hissant avec fierté les pavillons à l'effigie de ses films préférés. Je suis celle qui, débordant d'espoirs et de rêves de septième art, rédige des missives vertes à l'attention d'idoles qu'elle a le sentiment de connaître (de reconnaître plutôt) et porte aux nues, les acclamant le cœur serré. J'ai si peur de cette industrie que je rêve pourtant chaque jour un peu plus d'intégrer. Mais, quant à trav