Impressions Sauvages. À propos de Sauvage de Camille Vidal Naquet.

Léo, haletant, suffocant, court. Il s’arrête parfois sur sa route. De simples arrêts, de simples stops qui brûlent et qui abîment.
Comme dirait Rimbaud, il a deux trous rouges au côté droit, mais lui, il court, toujours. Ce n’est pas un dormeur du val, c’est un vivant mortifié, c’est un vivant en manque de ce que l’alternatif ne lui apportera jamais.
Courir, baiser, souffrir... Terrible cercle striée de douleur, striée de l’urgence du néant et du chaos. Et soudain, tout le monde me manque...
La rue avale tout entier, la rue recrache avec dédain. 
La douceur perce parfois dans la pire noirceur, dans la pire violence. Mais que vaut-elle si elle enchaîne ? Que vaut-elle si elle n’est pas assez limpide pour combler le manque ?
Il reste la liberté, la liberté dont on trace chaque lettre dans la crasse et la fureur. La liberté brûlante, pressante, plus sauvage encore que ce qu’on nomme « amour ». Et pourtant... « T’es fait pour être aimé toi »....

Sauvage frappe dans la poitrine avec la même douceur que les lumières qui le peuplent. Sauvage place sa rythmique sur le même tempo que l’urgence de son personnage. Sauvage est beau, Sauvage fait mal, Sauvage reste...

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