Festival Cannes 2018. Une déclaration. Ma déclaration...

Festival Cannes 2018. Une déclaration. Ma déclaration...

Il est des attentes si incommensurables, si immenses et si hallucinantes, que l’on finit par se convaincre que, lorsque viendra enfin le moment de vivre cet instant, celles-ci seront, sinon déçues, du moins pas si comblées qu’on aurait pu l’espérer. Et pourtant…Festival Cannois, je t’ai aimé enfant, avec mes premiers rêves de cinéma et mes naïfs « Pourquoi pas moi ? ». Festival, je t’ai aimé avec rage et tristesse en grandissant, car je ne supportais plus de ne pouvoir te vivre qu’à distance. Et pourtant…Cannes, je ne t’ai jamais aimé autant que cette année. Tu m’as offert, au sein de ma passion dévorante, mes plus beaux sourires, mes yeux les plus écarquillés, mes larmes les plus abondantes à ton seul contact empreint de magie. Magie qui a ainsi su élever mes attentes mes attentes les plus folles en me murmurant que le rêve est parfois une part de la réalité, la plus belle car la plus passionnée.

Retour, subjectif et forcément non exhaustif, sur ce séjour en terres Cannoises, en terres de septième art plus que jamais.

Rencontres. Rencontrer l’autre, c’est déjà lui parler, même dans un apparent silence. Mais, lorsque ce silence est rempli d’une passion commune, la rencontre en est d’emblée des plus belles, je puis vous l’assurer. Cannes, c’est donc, croiser, rencontrer, aborder, partager avec des êtres de tous horizons sans souci des convenances et des différences. C’est parler avec la voix toujours plus vibrante de ces œuvres de cinéma qui nous rapprochent ou nous éloignent dans un débat magnifique.

Icônes, idoles et autres artistes parés d’auréoles mystiques à travers les yeux de l’être qui doute en permanence, rien qu’en écrivant ces lignes. De quoi abreuve-t-on une passion transpirant par tous les pores de notre peau ? D’œuvres, en l’occurrence ici de films, et d’artistes. Je dis douter, mais s’il y a une chose dont je ne douterai jamais, c’est de l’amour que je porte, et qui doit s’avérer bien incompréhensible de l’extérieur, pour ces artistes qui contribuent, chaque jour, par leur talent et leur personnalité, à satisfaire ma soif constante de cinéma en renforçant toujours davantage mon amour pour celui-ci. Un exemple fort vaut mieux qu’un long paragraphe. Madame la Présidente, madame Blanchett, si vous saviez à quel point mes yeux se sont embués lorsque je vous ai aperçue. Si vous saviez toute la reconnaissance et l’admiration dont mes larmes étaient parées…

Six paragraphes vous avez déjà parcouru courageux, six paragraphes où vous vous demandiez si j’en viendrai un moment à parler des films, non ? Le moment est venu d’évoquer, toujours de manière abrégée et subjective, des images, des sons, des dialogues, des musiques, et bien d’autres choses  encore, qui se sont offerts à moi, du Grand Théâtre Lumière à la Salle du Soixantième. Cannes 2018 m’a tout d’abord offert des rêves, à la fois de cinéaste, et de cinéma. Des rêves délirés, hallucinatoires (Under The Silver Lake), de pures illusions au sein du quotidien, que seul l’art dont je ne cesse de parler sait créer (Leto), des rêves d’artistes, des rêves de personnages perdus dans un quotidien auquel ils apporteraient volontiers plus de couleurs (Leto de nouveau). Mais, Cannes 2018 m’a aussi offert des réalités cinglantes, alarmantes et tellement affolantes… Le Liban de Capharnaüm et son héros magnifique en ont ainsi était le porte-étendard , prônant la face sombre que les couleurs du septième art ne doivent jamais oublier de mettre sur le devant de la scène, malgré les grands smockings et robes que nous portions ce soir-là. Merci Nadine Labaki, pour votre justesse et la pureté du discours que vous aviez décidé de ramener aux yeux de tous, sur la Croisette pour commencer… Cannes 2018, c’est la « Palme Visuelle » que j’aurai tant rêvé d’attribuer en remerciant son auteur de poursuivre tant d'audace, de style et de créativité mêlées dans une dense palette de couleurs (Un Couteau dans le Cœur), ce sont les bandes-originales dont j’ai déjà prévu les réécoutes passionnées (Un Couteau.., Leto). Cannes 2018, c’était aussi, le récit brillant d’un être docile devenant chien enragé pour sa dignité (Dogman), c’était aussi un Paris bouleversant aux teints bleutés, aux âmes fêlées, dans un dernier cri d’amour (Plaire, Aimer et Courir Vite).

Cannes, Cannes, Cannes…. Je peux te le dire, tu es désormais le temple béni de ma passion à part entière, et mon chemin de croix ne se fera plus jamais sans toi si tu le permets.

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